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LA MONTAGNE – Lundi 22 janvier 2018 - Figure emblématique du Cantal et de La Montagne à Aurillac, Gérard Védrine s’est éteint vendredi soir

Journaliste à l’agence d’Aurillac, Gérard Védrine n’a jamais laissé personne indifférent. Sa disparition soudaine à l’âge de 65 ans, a déclenché une vague d’hommages. Notamment dans le milieu sportif cantalien, dont il était devenu une personnalité incontournable.

On l'entend déjà pester ce matin. « Comment ? Une page sur moi ? Mais vous êtes pas bien ! Si c'est comme ça, je m'en vais. » Gérard est parti oui. Mais il ne reviendra pas comme si de rien n'était, le sourire en coin, en roulant des épaules, les bras qui fendent l'air à chacun de ses pas.

Il a vécu tant de belles histoires avec tous ceux qui l'ont côtoyé jusqu'à ses 65 ans. D'abord à Saint-Sauves (Puy-de-Dôme) où il a vu le jour un 19 janvier et, surtout, dans le Cantal où l'enfant choyé a grandi entre une mère au foyer, un père cheminot et une sœur chérie. « Il y avait de l'amour chez les Védrine », se souvient une proche de la famille.

« Il avait toujours le mot pour plaisanter »

À La Montagne, Gérard Védrine s'est investi sans compter pour ce territoire depuis 1995. Les deux dernières décennies de l'histoire du sport cantalien se sont écrites sous ses yeux. Sous sa plume, aussi, dans ce petit calepin qui l'accompagnait sur les terrains et dans les salles d'Aurillac et d'ailleurs. Dans ses notes, les plus beaux chapitres du Aurillac Handball ont été noircis. Le président de l'époque, Éric Dimon, se souvient des déplacements en bus à travers la France, avec son « confident » : « Il nous suivait partout, il faisait partie des valises. C'était un personnage, il me rappelait souvent un trajet, le plus long, jusqu'à Gonfreville en Normandie. Personne ne connaissait mais, lui, il venait. Il faisait presque partie de la compo d'équipe. »Gérard Védrine

Fervent supporter du Stade Aurillacois et de l'ASM Clermont Auvergne, Gégé trouvait un intérêt à chaque sport. Il arpentait les compétitions. Les croquait de l'entrée au dessert. Nombreuses étaient celles qui se préparaient autour d'un casse-croûte, confie Francis Cantournet, à la tête du critérium de Marcolès depuis dix ans. « Le rituel, avant la course, c'était un bon repas, tous les trois avec Gérard et Christian Stavel. On parlait de sport, de la vie. Il avait toujours le mot pour plaisanter. » La complicité est si forte que, le jour de son élection à la Ligue nationale de cyclisme, Francis Cantournet se tourne d'abord vers Gérard pour annoncer la nouvelle. « Ça lui a fait plaisir et il aimait faire plaisir à tel point qu'il était prêt à donner son invitation au critérium. On ne pouvait rien lui refuser. »

« Il nous suivait partout, il faisait partie des valises. C'était un personnage, il me rappelait souvent un trajet, le plus long, jusqu'à Gonfreville en Normandie. Personne ne connaissait mais, lui, il venait. Il faisait presque partie de la compo d'équipe. »

Plus jeune, il s'est épris de trottinette. Mais, ce qui le représente le mieux, ce sont les boules. Lyonnaises, bien sûr. Ceux qui voulaient le taquiner lui parlaient de pétanque. « C'était un amateur, s'amuse Francis Cantournet. Pendant le championnat de France, il ne fallait pas l'appeler pour autre chose. » Le reste du temps, pas une assemblée générale ne lui échappait. Pas un match était oublié. « Il couvrait tout, glisse Michel Mondy, président de l'Aéroclub du Cantal. Toujours aimable, souriant et charismatique, c'était le trait d'union entre les clubs et le journal. »

« C'était un gars fidèle et il va laisser un grand vide »

Les témoignages affluent et, tous dessinent le même portrait. Celui d'un copain, d'un ami. « Une vraie amitié s'est créée entre lui et le club, abonde le président du Racing club de Saint-Simon, Pierre Salles. Sa gentillesse nous a marqués, c'était la joie de vivre. Il ne loupait aucune troisième mi-temps et aucun Trail Tout. C'était un gars fidèle et il va laisser un grand vide. »

Comme partout, à Aurillac. Rien d'étonnant quand on remplit l'espace, les cœurs, et les souvenirs. Les pages Sports au pluriel, aussi, sa rubrique. Ou le supplément foot, avec le district du Cantal. Il était presque chez lui dans les locaux de l'avenue du Général-Leclerc où il retrouvait le secrétaire administratif, Guy Fargues. « Je le connais depuis toujours », commence, effondré, celui que Gérard se plaisait à appeler « ma poule ». « Si on parlait autant de notre football, de nos clubs, c'était grâce à lui. C'était aussi un feu follet, plein d'humour, jamais en colère. Mais, aussi un garçon plein de pudeur, très sensible. C'était impossible de rendre toute l'amitié qu'il donnait. Pour nous, Gérard c'était une partie du district. »

Il était comme ça, Gégé. Il laissait un peu de lui partout où il passait. Il marquait ceux dont il parlait, ceux à qui il écrivait, ceux qu'il croisait. Saluait tout le monde. Même les bambins. Il s'était construit plusieurs familles. « J'ai connu Gérard quand il avait une vingtaine d'années, il était commercial et vendait des produits d'entretien. Il passait chez mes parents qui tenaient l'auberge et le garage à la Carrière de Ségur-les-Villas. Ma mère le considérait comme un membre de la famille. Quand il passait, il avait sa place à table. On a toujours gardé le contact. C'était un intime », se souvient Ginette Chabrier-Roussel.

Si on parlait autant de notre football, de nos clubs, c'était grâce à lui. C'était aussi un feu follet, plein d'humour, jamais en colère. Mais, aussi un garçon plein de pudeur, très sensible. C'était impossible de rendre toute l'amitié qu'il donnait. Pour nous, Gérard c'était une partie du district.

Le Para-club d'Aurillac en était une autre. « La première fois où il est venu à notre assemblée générale, dans les années 1990, il a eu un coup de cœur pour nous car il s'est rappelé son service militaire dans un régiment de parachutistes à Toulouse… », raconte Jean-Luc Chiron membre du club qu'il a présidé pendant vingt et un ans. « Gérard s'est pris d'affection pour un ancien du club, Antoine Vaccard, qui est décédé, en 2016. C'était un ancien militaire, il était d'une extrême gentillesse. Il se régalait d'écrire des portraits d'Antoine. Ils vont pouvoir reprendre leur interview là-haut… »

La rédaction

 

 

 

 

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